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Le SETCa dit « non » à la déqualification et au morcellement de l’art infirmier, et vous ? (réforme de la fonction infirmière)

17/04/2024 | FR / NL
Pourquoi réformer la fonction infirmière ?
Les constats
Comment se présente la réforme ? 
L’instauration du profil professionnel d’assistant en soins infirmiers
Vers une équipe de soins structurée
Que pouvez-vous faire ?
Plus d'informations ? 

Pendant et après la crise du covid, le SETCa a convaincu les différents gouvernements d'investir des milliards dans le secteur non marchand. Cet argent public a notamment permis d'améliorer la rémunération du personnel et de créer un Fonds Blouses blanches afin d’engager davantage de personnel dans le secteur. Vu l’impact sur le système de santé de la pénurie médicale et infirmière , le gouvernement fédéral a également exprimé sa volonté de réformer la profession d'infirmier et donc de repenser l'affectation du personnel soignant en Belgique : comment organiser différemment les soins et redistribuer les tâches au sein des équipes et entre elles ?

Dans cet article, nous vous en dirons plus sur la réforme de la profession infirmière, ainsi que sur nos inquiétudes à propos de ces projets. 

Bien qu'il y ait une pénurie d'infirmiers, leur affectation n’est pas optimale. Beaucoup de temps est perdu dans des tâches qui pourraient être accomplies qualitativement par d'autres travailleurs, comme des tâches administratives, des tâches logistiques ou relevant de soins de base. 

Les infirmiers ne disposent pas d'une autonomie suffisante pour exploiter pleinement leurs compétences. Nous l'observons par exemple lorsque l'infirmier qui a toujours besoin d'une ordonnance médicale pour administrer un analgésique à un bénéficiaire de soins, mais aussi au-delà de ce simple exemple (contrôle sanguin de routine, soins de prévention, …. Bien que la demande de suivi de patients atteints d’affection chroniques augmentent continuellement et que faire appel aux infirmiers de pratique (IPA) avancée serait une réelle valeur ajoutée. Il n'existe toujours pas de réglementation visant à renforcer l'autonomie des infirmiers de pratique avancée. C'est donc à la lumière de ces observations qu'il convient d'envisager les projets de réforme du gouvernement fédéral. L'objectif était à la fois de préparer les soins infirmiers pour l'avenir et de rendre la profession d'infirmier plus attrayante. Pour répondre à cet objectif, les différents profils d'infirmiers et les tâches qu'ils accomplissent ont été examinés. Il a été également vérifié si d'autres travailleurs (professions de soins et autres) pourraient prendre en charge certaines tâches du personnel infirmier. Enfin, pour renforcer le profil des infirmiers, les nouvelles tâches qui peuvent être confiées par le médecin à l'infirmier ont été examinées. Dans ces projets, les différents acteurs tout comme le SETCa, ont été guidés par les différents constats de terrain et par la question centrale : comment renforcer le rôle et l'autonomie des infirmiers afin que leurs compétences propres soient renforcées et qu’ils puissent ainsi jouer pleinement leur rôle d’acteur de soins incontournable dans notre système de santé ?

Le SETCa adhère à l’objectif de cette réforme. Nous avons toujours porté l'attractivité de la profession d'infirmier comme une revendication importante. Exercer la profession de manière qualitative, réexaminer de manière réfléchie les différentes tâches afin que les infirmiers puissent se concentrer au maximum sur les soins qui relèvent spécifiquement de leurs compétences et offrir suffisamment de possibilités d’évolution de carrière dans la fonction infirmière ont toujours été des points d'attention pour nous. 
La réforme qui nous est présentée aujourd’hui soulève néanmoins chez nous certaines inquiétudes. Nous y voyons même certains dangers dans sa mise en œuvre que nous voulons avec vous signifier aux différents gouvernements.

La réflexion sur la réforme a abouti à une nouvelle échelle de soins, dans laquelle chaque profil de soins a sa place. L'échelle de soins a pour but de clarifier les différences entre les profils infirmiers et leur complémentarité. La nouvelle échelle de soins sera expliquée plus en détail dans ce chapitre, selon la réforme prévue par niveau : 

  • Niveau 4 : aides-soignants
  • Niveau 5 : assistants en soins infirmiers
  • Niveau 6 A : infirmiers responsables des soins généraux
  • Niveau 6 B : infirmiers spécialisés
  • Niveau 7 : infirmiers de pratique avancée
  • Niveau 8 : infirmiers chercheurs cliniciens

La fonction d'assistant en soins infirmiers n'existait pas jusqu'à présent. Les assistants en soins infirmiers ont un pouvoir d'action plus limité que les infirmiers et ne sont pas autorisés à travailler de manière autonome dans le cadre de soins complexes, où ils travaillent sous la supervision de l'infirmier responsable des soins généraux (ci-après : IRSG).

En ce qui concerne l'introduction de la fonction d’assistant en soins infirmiers, il existe certaines différences régionales. En Flandre, la formation HBO5 pour infirmiers actuelle disparaîtra et sera remplacée par la nouvelle formation d’assistant en soins infirmiers. En effet, la formation HBO5 actuelle n'est pas conforme à la réglementation européenne, ce qui signifie que les infirmiers titulaires d'un diplôme HBO5 ne sont pas reconnus dans l'UE. La création de la nouvelle formation d’assistant en soins infirmiers signifie donc qu'à partir de 2026, plus aucun infirmier HBO5 ne sera diplômé et que seuls des bacheliers en soins infirmiers seront formés pour devenir IRSG. La première année de la nouvelle formation HBO5-assistant en soins infirmiers correspondra toujours à la première année de l'ancien programme de la formation HBO5 en soins infirmiers. Par conséquent, si nous voulons prendre des mesures pour réintégrer les infirmiers HBO5 dans le parcours complet, c'est maintenant qu'il faut agir !

En Wallonie et à Bruxelles, la formation d’assistant en soins infirmiers n'est pas mise en place.  Le SETCa a exprimé un NON clair à la rédaction de ce nouveau profil métier au sein du SFMQ.  En FWB, deux formations  deux filières de formation co-existent et répondent aux critères européens en termes de compétences acquises et de durée de formation. Pour rappel, la formation du 4ième cycle secondaire appelée « brevet » a bénéficié en 2017 d’une réforme afin de répondre aux critères d’euro mobilité. Par ailleurs, la Ministre de l’Enseignement francophone a rappelé qu’elle soutient les deux filières et demandent à ce que les travaux urgents soient entamés suite à la nouvelle réforme de l’IRSG  afin de « que la formation dans le cadre du brevet infirmier puisse être mise à niveau pour respecter les nouveaux prescrits fédéraux en la matière. » 

  • L'appellation en néerlandais « basisverpleegkundige » (« infirmier de base ») est trompeuse, car la formation ne forme pas des infirmiers à part entière. 
  • Actuellement, 40% des infirmiers (à part entière) en Flandre sont issus d'une formation HBO5. La réforme entraînera donc une diminution du nombre d'infirmiers pleinement qualifiés diplômés. Le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers et le manque d'autonomie dans les soins plus complexes ne feront qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier.
  • La différence de profil des infirmiers au sein des régions entraînera une certaine confusion sur le terrain. Une harmonisation des formations, et donc l'allongement de la formation flamande, pourrait éviter de devoir inclure l’assistant en soins infirmiers dans la norme.
  • L’IRSG devra coordonner les soins et effectuer les actes plus complexes. Cela risque de créer un système indésirable de soins infirmiers fonctionnels, faisant disparaître la vision holistique.
  • Le salaire d’un assistant en soins infirmiers sera inférieur à celui d'un infirmier HBO5. Il sera moins coûteux d’avoir recours au nouveau profil. Le SETCa craint que cela ne conduise à des mesures d’économies qui pèseront sur la qualité des soins.
  • Finalement en période de pénurie structurelle, les assistants en soins infirmiers seraient contraints à réaliser les actes de l’IRSG sans en avoir ni le titre, ni la reconnaissance, ni le salaire
  • Cette nouvelle fonction n’augmente pas l’attractivité, ce titre professionnel acquis après 3 années de formation n’aura de validité que sur le territoire belge.

Après la réforme, cette fonction sera réservée aux détenteurs du bachelier en soins infirmiers et du brevet d'infirmier en Wallonie et à Bruxelles. 

L’IRSG devra réaliser l'évaluation initiale de l'état de santé du bénéficiaire afin d’établir un plan de soins. Ensuite, l’IRSG pourra déléguer des tâches à l’assistant en soins infirmiers ou à l’aide-soignant s'ils sont formés à ces tâches. La responsabilité finale de la planification des soins incombe à l’IRSG. Pour déléguer des tâches, il faut d'abord disposer d'une liste d'actes infirmiers délégables, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui. Par ailleurs, étant donné que cette liste ne sera plus établie par le gouvernement actuel, ce concept n’est rien de plus qu’une coquille vide.

Le SETCa s’interroge sur la faisabilité de cette répartition des tâches sur le terrain. Les IRSG se voient confier une très grande responsabilité puisqu'ils sont responsables en dernier ressort des tâches déléguées, or ils ne peuvent pas toujours en assurer le suivi vu l’élargissement de l’éventail des tâches. Cela entraînera une augmentation de la charge de travail. Cela deviendra également un exercice impossible pour les planificateurs, ce qui signifie que les équipes devront faire preuve d'encore plus de flexibilité pour pallier les absences.

Pour des soins de qualité et un travail de qualité, le SETCa revendique la mise en œuvre de la norme recommandée par le KCE de 8 patients maximum par infirmier ! 

L'infirmier de pratique avancée est spécialisé pour un profil de patients particuliers, particulièrement les patients chroniques. Il participe au suivi des soins complexes et effectue certains actes médicaux. 
Au sein de l'équipe infirmière, l'infirmier de pratique avancée joue un rôle de conseil et travaille à l'amélioration de la qualité et de la continuité des soins infirmiers.

Le SETCa soutient cette fonction, mais estime que l'infirmier de pratique avancée doit être encore plus dissocié du département médical et que le financement des prestations effectuées doit revenir au département infirmier.

L'infirmier chercheur mène des recherches scientifiques en vue d'améliorer la qualité de la pratique infirmière. Ces résultats peuvent ensuite être mis en œuvre par l'infirmier de pratique avancée.

Le SETCa soutient pleinement cette initiative. 

La nouvelle échelle de soins doit mener à une équipe de soins structurée, qui travaille en étroite collaboration pour améliorer la santé du bénéficiaire de soins. Le concept théorique est aujourd'hui sur la table, mais il est impossible d'affirmer avec certitude qu'il fonctionnera sur le terrain. 

Pour le SETCa, l’articulation cohérente des fonctions autour et pour le patient est une condition sine qua non de qualité, car travailler dans les soins, prendre soin, c’est de manière incontournable, travailler dans un contexte interdisciplinaire plus que multidisciplinaire.

Dans cet article, nous avons souligné un certain nombre de préoccupations qui indiquent clairement que la réforme a son stade actuel présente encore des lacunes qui nous préoccupent réellement. C'est pourquoi nous appelons à l’action ! 

Nous lançons une pétition pour renforcer les demandes suivantes : 

  • La formation d’infirmier HBO5 doit faire l’objet d’une réforme afin de répondre aux normes européennes et d'aboutir à une qualification d’IRSG. Cela peut se faire en prolongeant la durée des études de 6 mois, comme c'est le cas en Wallonie et à Bruxelles. Un système de stage rémunéré pendant les congés d'été ou une période de rodage rémunérée pourraient même garantir que la durée des études soit maintenue à 3 ans.
  • Nous devons préparer suffisamment d'infirmiers à part entière pour le terrain en maintenant la formation HBO5, le brevet et le bachelier en soins infirmiers. De cette manière, les soins infirmiers pourront continuer à être dispensés de manière holistique et nous ne devrons pas basculer dans la délégation et les soins infirmiers fonctionnels. 
  • Nous devons garantir une réponse adéquate aux besoins d’évolution des infirmiers tout au long de la carrière en améliorant l’accessibilité des passerelles de formation et leur adéquation au contexte d’emploi.
  • Nous devons soutenir au mieux les étudiants lors des stages, car ce sont les collègues infirmiers de demain. Nous devons rapidement obtenir une diminution de la pression sur les équipes de soins actuellement sur le terrain afin de garantir la qualité des soins, des conditions de travail et des apprentissages pratiques pour les stagiaires
  • Nous voulons rendre les professions de soins plus attrayantes en améliorant les conditions salariales et en réduisant la charge de travail. À cet effet, nous revendiquons un maximum de 8 patients par infirmier ou aide-soignant. 

Par ailleurs, vous pouvez également contacter directement les décideurs politiques pour leur faire comprendre que la profession infirmière doit être une profession à part entière : 

Prenez contact avec le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke à info@vandenbroucke.fed.be et et envoyez lui le message suivant :

Monsieur le Ministre Vandenbroucke, 

Au cours de l'année écoulée, le niveau fédéral a travaillé d'arrache-pied à la réforme de la profession infirmière, ce qui a donné lieu à la nouvelle échelle de soins. En tant que travailleur(euse) du secteur de la santé, je me réjouis que des démarches soient entreprises pour rendre le travail dans ce secteur plus attrayant et plus vivable, mais je ne suis pas tout à fait rassuré(e) par les dernières évolutions. 

L’échelle des soins introduit la fonction d’« assistant en soins infirmiers » et fait disparaître celle d’infirmier HBO5 (ainsi que la formation HBO5 en soins infirmiers). Vous savez probablement qu'actuellement, 40% des infirmiers en Flandre sont issus d'une formation HBO5. Cela signifie à terme une baisse du nombre d'infirmiers « à part entière » diplômés. À mon sens, le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers ne fera qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier. La révision du rôle d'infirmier responsable des soins généraux (IRSG) attribue aussi une plus grande responsabilité à ce dernier, mais il ne sera pas en mesure de l’assumer en raison du vaste éventail des tâches. Je me demande si cela ne va pas uniquement alourdir la charge de travail. 

Il me semble dès lors  extrêmement important que la formation HBO5 en soins infirmiers en Flandre soit alignée sur le brevet en Wallonie et à Bruxelles. La prolongation de 6 mois de la durée des études permettra à cette formation de satisfaire aux normes européennes. Nous devons nous atteler à préparer suffisamment d'infirmiers à part entière en maintenant la formation HBO5, le brevet et le bachelier en soins infirmiers. Durant leur carrière, ces infirmiers doivent aussi pouvoir accéder facilement à des passerelles. Pour rendre les professions de soins plus attrayantes, il convient également d’en améliorer les conditions de rémunération et de réduire leur charge de travail. Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé recommande une norme de maximum 8 patients par infirmier. N'est-ce pas là un objectif auquel nous devons aspirer en Belgique ?

En tant que ministre, vous vous êtes beaucoup impliqué pour rendre les professions de soins plus attractives, mais je me demande si sur le terrain, cette réforme fonctionnera aussi bien que vous l'entendez. 

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre Vandenbroucke, mes salutations distinguées, 
Votre nom

Madame le Ministre Morreale, 

Au cours de l'année écoulée, le niveau fédéral a travaillé d'arrache-pied à la réforme de la profession infirmière, ce qui a donné lieu à la nouvelle échelle de soins. En tant que travailleur(euse) du secteur de la santé, je me réjouis que des démarches soient entreprises pour rendre le travail dans ce secteur plus attrayant et plus vivable, mais je ne suis pas tout à fait rassuré(e) par les dernières évolutions. 

L’échelle des soins introduit la fonction d’« assistant en soins infirmiers ». Je suis satisfait(e) que la formation d’assistant en soins infirmiers ne soit pas mise en place en Wallonie et à Bruxelles. Cela permettra d'éviter, j’espère, que les assistants en soins infirmiers soient repris dans la norme. Cette position continuera-t-elle d’être défendue en Wallonie ? À mon sens, le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers ne fera qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier. La révision du rôle d'infirmier responsable des soins généraux (IRSG) attribue aussi une plus grande responsabilité à ce dernier, mais il ne sera pas en mesure de l’assumer en raison du vaste éventail des tâches. Je me demande si cela ne va pas uniquement alourdir la charge de travail. 

La réforme doit viser à préparer suffisamment d'infirmiers à part entière en maintenant la formation HBO5, le brevet et le bachelier en soins infirmiers. Durant leur carrière, ces infirmiers doivent aussi pouvoir accéder facilement à des passerelles. Pour rendre les professions de soins plus attrayantes, il convient également d’en améliorer les conditions de rémunération et de réduire leur charge de travail. Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé recommande une norme de maximum 8 patients par infirmier. N'est-ce pas là un objectif auquel nous devons aspirer en Wallonie et, par extension, en Belgique ?

En tant que ministre, vous vous êtes beaucoup impliquée pour rendre les professions de soins plus attractives, mais je me demande si cette réforme sera efficace sur le terrain.

Veuillez agréer, Madame le Ministre Morreale, mes salutations distinguées, 
Votre nom

Madame la Ministre Crevits, 

Au cours de l'année écoulée, le niveau fédéral a travaillé d'arrache-pied à la réforme de la profession infirmière, ce qui a donné lieu à la nouvelle échelle de soins. En tant que travailleur(euse) du secteur de la santé, je me réjouis que des démarches soient entreprises pour rendre le travail dans ce secteur plus attrayant et plus vivable, mais je ne suis pas tout à fait rassuré(e) par les dernières évolutions. 

L’échelle des soins introduit la fonction d’« assistant en soins infirmiers » et fait disparaître celle d’infirmier HBO5 (ainsi que la formation HBO5 en soins infirmiers) disparaît. Vous savez probablement qu'actuellement, 40% des infirmiers en Flandre sont issus d'une formation HBO5. Cela signifie à terme une baisse du nombre d'infirmiers « à part entière » diplômés. À mon sens, le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers ne fera qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier. La révision du rôle d'infirmier responsable des soins généraux (IRSG) attribue aussi une plus grande responsabilité à ce dernier, mais il ne sera pas en mesure de l’assumer en raison du vaste éventail des tâches. Je me demande si cela ne va pas uniquement alourdir la charge de travail. 

Il me semble dès lors  extrêmement important que la formation HBO5 en soins infirmiers en Flandre soit alignée sur le brevet en Wallonie et à Bruxelles. La prolongation de 6 mois de la durée des études permettra à cette formation de satisfaire aux normes européennes. Nous devons nous atteler à préparer suffisamment d'infirmiers à part entière en maintenant la formation HBO5, le brevet et le bachelier en soins infirmiers. Durant leur carrière, ces infirmiers doivent aussi pouvoir accéder facilement à des passerelles. Pour rendre les professions de soins plus attrayantes, il convient également d’en améliorer les conditions de rémunération et de réduire leur charge de travail. Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé recommande une norme de maximum 8 patients par infirmier. N'est-ce pas là un objectif auquel nous devons aspirer en Flandre et, par extension, en Belgique ?

En tant que ministre, vous vous êtes beaucoup impliquée pour rendre les professions de soins plus attractives, mais je me demande si cette réforme sera efficace sur le terrain.

Veuillez agréer, Madame la Ministre Crevits, mes salutations distinguées, 
Votre nom

Monsieur le Ministre Maron, 

Au cours de l'année écoulée, le niveau fédéral a travaillé d'arrache-pied à la réforme de la profession infirmière, ce qui a donné lieu à la nouvelle échelle de soins. En tant que travailleur(euse) du secteur de la santé, je me réjouis que des démarches soient entreprises pour rendre le travail dans ce secteur plus attrayant et plus vivable, mais je ne suis pas tout à fait rassuré(e) par les dernières évolutions. 

L’échelle des soins introduit la fonction d’« assistant en soins infirmiers ». Je suis satisfait(e) que la formation d’assistant en soins infirmiers ne soit pas mise en place en Wallonie et à Bruxelles. Cela permettra d'éviter, j’espère, que les assistants en soins infirmiers soient repris dans la norme. Cette position continuera-t-elle d’être défendue en Wallonie ? À mon sens, le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers ne fera qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier. La révision du rôle d'infirmier responsable des soins généraux (IRSG) attribue aussi une plus grande responsabilité à ce dernier, mais il ne sera pas en mesure de l’assumer en raison du vaste éventail des tâches. Je me demande si cela ne va pas uniquement alourdir la charge de travail. 

La réforme doit viser à préparer suffisamment d'infirmiers à part entière en maintenant la formation HBO5, le brevet et le bachelier en soins infirmiers. Durant leur carrière, ces infirmiers doivent aussi pouvoir accéder facilement à des passerelles. Pour rendre les professions de soins plus attrayantes, il convient également d’en améliorer les conditions de rémunération et de réduire leur charge de travail. Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé recommande une norme de maximum 8 patients par infirmier. N'est-ce pas là un objectif auquel nous devons aspirer à Bruxelles et, par extension, en Belgique ?

En tant que ministre, vous vous êtes beaucoup impliqué pour rendre les professions de soins plus attractives, mais je me demande si cette réforme sera efficace sur le terrain.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre Maron, mes salutations distinguées, 
Votre nom

Demandez qu'une attention suffisante soit accordée à la faisabilité de la réforme de l'échelle des soins. Il n’est pas acceptable que la pression sur le personnel augmente après une réforme. 

  • Prenez contact avec le ministre flamand de l'Éducation Ben Weyts à kabinet.weyts@vlaanderen.be et exigez que la formation en soins infirmiers HBO5 soit modifiée de façon à être conforme à la directive européenne et soit reconnue pour le titre d’IRSG. 

Monsieur le Ministre Weyts, 

Au cours de l'année écoulée, le niveau fédéral a travaillé d'arrache-pied à la réforme de la profession infirmière, ce qui a donné lieu à la nouvelle échelle de soins. En tant que travailleur(euse) du secteur de la santé, je me réjouis que des démarches soient entreprises pour rendre le travail dans ce secteur plus attrayant et plus vivable, mais je ne suis pas tout à fait rassuré(e) par les dernières évolutions. 

L’échelle des soins introduit la fonction d’« assistant en soins infirmiers » et fait disparaître la fonction flamande d’infirmier HBO5 (ainsi que la formation HBO5 en soins infirmiers). Vous savez probablement qu'actuellement, 40% des infirmiers en Flandre sont issus d'une formation HBO5. Cela signifie à terme une baisse du nombre d'infirmiers « à part entière » diplômés. À mon sens, le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers ne fera qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier. 

Il me semble dès lors  extrêmement important que la formation HBO5 en soins infirmiers en Flandre soit alignée sur le brevet en Wallonie et à Bruxelles. La prolongation de 6 mois de la durée des études permettra à cette formation de satisfaire aux normes européennes. Nous devons nous atteler à préparer suffisamment d'infirmiers à part entière en maintenant la formation HBO5, le brevet et le bachelier en soins infirmiers. 

En tant que ministre de l'Enseignement en Flandre, pouvez-vous vous joindre à la lutte pour préserver notre formation HBO5 flamande ? Le paysage flamand des soins de santé ne sera pas le même sans les infirmiers HBO5.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre Weyts, mes salutations distinguées, 
Votre nom

  • Prenez contact avec la ministre francophone de l'Éducation Caroline Désir à caroline.desir@gov.cfwb.be et exigez que la formation d’assistant en soins infirmiers ne soit pas lancée à Bruxelles et en Wallonie.

Madame la Ministre Désir, 

Au cours de l'année écoulée, le niveau fédéral a travaillé d'arrache-pied à la réforme de la profession infirmière, ce qui a donné lieu à la nouvelle échelle de soins. En tant que travailleur(euse) du secteur de la santé, je me réjouis que des démarches soient entreprises pour rendre le travail dans ce secteur plus attrayant et plus vivable, mais je ne suis pas tout à fait rassuré(e) par les dernières évolutions. 

L’échelle des soins introduit la fonction d’« assistant en soins infirmiers ». Je suis satisfait(e) que la formation d’assistant en soins infirmiers ne soit pas mise en place en Wallonie et à Bruxelles. Cela permettra d'éviter, j’espère, que les assistants en soins infirmiers soient repris dans la norme. À mon sens, le champ d'action limité des assistants en soins infirmiers ne fera qu'aggraver la pénurie en personnel infirmier. 

En tant que ministre de l'Enseignement, allez-vous vous joindre à la lutte contre la mise en place de la formation d’assistant en soins infirmiers en Wallonie et à Bruxelles ? Le paysage des soins de santé en Belgique ne sera plus le même si nous instaurons cette formation sans tenir compte des conséquences désastreuses qu'elle aura pour les travailleurs des soins.

Veuillez agréer, Madame la Ministre Désir, mes salutations distinguées, 
Votre nom

Les liens ci-dessous vous fourniront plus de détails sur la réforme de la profession infirmière :